Le nom des "Seiz Breur" évoque l'heureuse destinée d'une fratrie composée d'artistes soudés par l'envie de concilier inspiration bretonne et esprit moderne.
Le génie de ces artistes instruits des évolutions de la peinture moderne est d'avoir engagé entre 1923 et 1947, une métamorphose des arts appliqués restés à l'écart. Ils l'accomplissent non dans la solitude de leur atelier mais en se regroupant dans une fraternité, non par un style unique mais en diversifiant les apparences, non dans un seul domaine artistique mais dans tous ceux du décor domestique. Car embellir le quotidien est leur ambition. Dès l'origine, René-Yves Creston (1898-1964), Georges Robin (1904-1928), Jeanne Malivel (1895-1926), Suznne Candé (1899-1979) qui épouse René-Pierre Creston en novembre 1921, André Batillat (1901-1965), Gaston Sébilleau (1894-1957), Christian Le Part (1902-1944) et Pierre Abadie Landel (1896-1972) s'emploient à rénover les meubles bretons, la faïence, les textiles, la typographie. Malgré sa disparition prématurée en 1926, Jeanne Malivel influencera longtemps la fraternité. Bientôt, ils seront près de cinquante artistes, artisans, musiciens, architectes à s'attacher à un "art national" qui réserve bien des surprises et que des sources nouvelles permettent aujourd'hui de mettre en avant.
La conférence abordera notamment le rôle joué par Joseph Savina, le menuisier en meuble de Tréguier pour la famille de Yann Sohier en particulier l'ameublement de l'appartement de fonction de son épouse (la mère de Mona Ozouf) lorsqu'elle était directrice de l'école primaire publique de Plouha. Un des chefs-d'oeuvre des Seiz Breur acquis récemment par un musée.